Marcher, se mettre en mouvement, c'est avoir quelque prise sur l'espace, à défaut d'en avoir sur le temps. C'est aussi, nous en avons tous fait l'expérience, découvrir ou redécouvrir la joie de simplement marcher, en laissant vagabonder nos pensées, en puisant dans nos souvenirs, ou en « nous parlant à nous-mêmes », comme me l'a si joliment confié Vivien, que son jeune âge n'empêche pas d'être prompt à philosopher.
Marcher, c'est aussi le bonheur de contempler et d'ouvrir grands les yeux : s'émerveiller de la douce courbe d'une colline, d'un pré tapissé de jonquilles, observer la dentelle d'un lichen argenté ou l'entrelacs compliqué des racines de pins, suivre des yeux la course d'un lièvre dans le petit matin...
Après cette semaine d'une intensité si particulière, je cherche dans ce matin parisien la saveur des jours passés, et je la trouve – un peu – en dégustant avec mon thé une tranche d'Aubracois, cette spécialité boulangère rapportée de Lozère, en exhumant de ma chère banane (!) les trésors glanés sur le chemin : carré de mousse, pommes de pin, pensée sauvage... Et en tapotant ces quelques mots que j'adresse à mes chers compagnons de route que j'ai envie de nommer encore : Karine, Christine, Christelle, Sandrine, Hien, Vivien, Alix, Josiane, Audrey, Patricia, Françoise, Isabelle, Alain, Juliette.
Merci Juliette de m'avoir permis de retarder la moment de mettre en route une machine de linge pour prendre le temps de me retourner sur la semaine passée.
Mille mercis encore pour ta belle sérénité en toutes circonstances et ta présence «enveloppante».